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Désenchantement politique

Quand j’ai eu 18 ans, j’étais dont content de pouvoir aller voter. Je suis aussi devenu un brin intéressé à la politique, pour vrai, à ce moment. Faut dire que, depuis mon cégep j’étudie en communications, et donc, on jette un regard sur l’actualité par obligation rendu là.

Je lis toujours autant Cyberpresse pour avoir mon fix de nouvelles. J’ai suivi les élections américaines, la crise économique… mais la campagne fédérale m’intéresse peu, et la politique québécoise me passe aussi par-dessus la tête bien souvent.

Entendons-nous, je suis un jeune qui s’intéresse beaucoup plus à l’actualité, à la politique, aux relations internationales, etc., que la majorité. Et je suis tanné. Je suis devenu cynique face à la politique canadienne. Celle qui a une réelle influence sur moi. J’ai plus de plaisirs à suivre la montée d’Angela Merkel en Allemagne il y a quelques années, à voir venir le remplacement de Tony Blair par Gordon Brown en Angleterre, et les duels Obama/Clinton puis Obama/McCain que de voir ce qui se fait en mon pays, dans ma province.

J’ai 21 ans. Le droit de vote depuis 3 ans. Je m’apprête à franchir mes 2ième élections fédérales, probablement mes 2ième provinciales (si l’on se fie à cette nouvelle) et j’ai une élection municipale derrière la cravate. Peu de temps avant que j’aie 18 ans, il y avait aussi eu des élections aux deux paliers de gouvernements. Ça fait 6 élections en maximum 6 ans.

Ajoutons qu’on élit des gouvernements minoritaires, ce qui limite leurs actions, et on dirait vraiment que les gouvernements font du surplace. Les changements n’arrivent pas, le pays n’avance plus.

Et le facteur le plus important? Celui qui laisse croire aux experts que les jeunes ne sortiront pas voter le 14 octobre? La politique, c’est plus des débats d’idées. C’est des guerres de mots, des insultes, du chamaillage.

On a qu’à écouter le débat pour s’en rendre compte. Tous contre monsieur Harper. Oui, faire peur aux gens, attaquer le premier ministre sortant, c’est une stratégie efficace. Mais quand les idées n’ont plus aucune place dans la campagne, ça te scrap un beau bassin électoral: les jeunes.

Les adultes connaissent les partis politiques, ils en ont entendu parler pendant des années et sont souvent déjà vendus à un parti. Leur vote est déjà gagné.

Qui est-ce qui reste à gagner? Les jeunes électeurs. Et les jeunes électeurs n’ont pas de parti fétiche, ils sont vierges d’idées politiques. Bien souvent, à mon âge, ça se résume à une chose: souverainiste ou fédéraliste. Ouais, c’est simpliste, c’est vide, mais c’est ce que je remarque. On a été habitué de parler de souveraineté, de référendum. Les cours d’histoire au secondaire se concentrent sur la souveraineté plus qu’autre chose, quand on parle du Québec. Bref, c’est l’élément premier qui se place chez un jeune. Pour les souverainistes, le vote est facile. PQ au Québec et le Bloc au fédéral. Fine.

Ensuite, tous les autres, qui représentent 40 à 60% des jeunes, ils sont apolitiques. Libéral, conservateur, NPD… ils ne connaissent pas leur programme. Ils savent vaguement les idées reçues. Conservateur = de droite, proarmée, contre les ‘fifis ‘ pis l’avortement. Libéral = crosseur du scandale des commandites. NPD = Chef qui ressemble drôlement au mononcle sympathique.

Mais au niveau des idées, rien. Et quand est le meilleur moment pour faire connaître ses idées, sa plate-forme? Pendant une campagne, et plus particulièrement au débat. Qu’est-ce qu’on a eu au débat? Des ‘Harper, vous êtes incompétents’ en masse, mais très peu d’idées.

Résultat? On n’en a rien à foutre des élections. Je n’irais pas voter. Je n’ai aucun de mes amis qui comptent y aller. Je boycotte les élections tant et aussi longtemps qu’on aura pas enfin droit à des vrais débats.

En passant, un beau bravo au parti conservateur et au baillonnage de député. Aucun député conservateur de la région ne s’est présenté aux débats régionaux. Belle manière de m’intéresser encore moins à votre parti, monsieur Harper! Je vote habituellement selon la plate-forme dans ma région… Votre parti ne semble pas en avoir… ou en tout cas, ne peut pas l’exprimer publiquement.